Un gentleman à Moscou
- Marine de Scorbiac
- 25 mars 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 6 janv. 2020

Un Gentleman à Moscou, c'est une plongée dans un autre siècle, dans l'Histoire de la Russie, ses turbulences, ses violences... le tout sans bouger d'un palace. Une jolie proposition, non ? D'autant que ce voyage est palpitant, le héros, très attachant et le suspens, épatant !
Condamné par un tribunal bolchevique à vivre en résidence surveillée, à quelques encablures du Kremlin, dans le luxueux hôtel Metropol de Moscou, le comte Alexandre Ilitch Rostov est un camarade agréable et cultivé. Le vieil aristocrate est empreint de son éducation, fondamentalement bon et nous fait voyager dans le temps et dans la complexité de l'âme humaine, revenue à sa plus profonde simplicité, faisant remonter à la surface l'essentiel pour mieux appréhender un monde contraint, tout du moins en apparence.

Il est question d'Histoire, de racines, de vocation, d'amour, de transmission et d'intégrité. Les liens qu'il entretient avec les membres du personnel de l'hôtel, les voyageurs de passage, les événements au sein de l'établissement, ses activités quotidienne dans cet espace clôt, sont autant de scènes de vie, de concentré de vie même. Le plus beau restant sans nul doute, la relation d'Alexandre avec la jeune Nina, son histoire et ce qu'il lui transmet : l'amour d'un pays, des valeurs que d'aucuns qualifieraient de surannées, mais aussi la confiance d'appartenir à une famille.
Car "lorsque nous exilez un homme dans son propre pays, il lui est impossible de recommencer à zéro. Pour l’exilé intérieur – que ce soit en Sibérie ou à travers la Moins Six – l’amour du pays ne sera jamais flou ou dissimulé dans le brouillard du temps qui passe."
Le Gentleman n'est-il qu'un prétexte pour évoquer la grande Russie et ses vicissitudes ? Sans nul doute un peu, mais l'exercice va plus loin encore, parce qu'en refermant cet opus, on a le sentiment d'avoir fait la rencontre d'un ami, un vrai.
Alors oui, le temps passe pour Alexandre Ilitch Rostov, mais pour nous, il file tant on est triste à la fin de quitter ce gentleman.
Décembre 2018 - BOOKINADE - Marine de Scorbiac
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