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Réanimation de Cécile GUILBERT

  • Photo du rédacteur: Marine de Scorbiac
    Marine de Scorbiac
  • 31 janv. 2013
  • 2 min de lecture

Le couple est parfois fusion, source de créativité et socle d’une vie. Blaise et la narratrice sont de ceux qui vivent comme ça. Artistes, créatifs qui font feu de tout bois pour nourrir leur art. Mais Blaise est foudroyé par une infection rare et plongé rapidement, dans un coma artificiel. La narratrice se trouve seule, éperdue, le temps est figé. Blaise n’est plus, il est entre la vie et la mort, il n’est pas là. Sans préavis.

La peur de l’absence, l’incertitude du lendemain, la perspective du pire sont autant de compagnons qui remplissent le vide, ce vide ponctué de coups de fil, de mails et autres manifestations des proches, intrusions dans la vie suspendue de la narratrice. Mais aussi et surtout, ce vide rempli d’émotions variées devient source de créativité, de réflexions, racine d’un art finalement.

Le sujet est lourd, pesant, rythmé par les bips des machines, les sourires figés du personnel médical, le poids des angoisses de chacun, mais je me suis rapidement plongé dans ce roman, curieuse de savoir ce qu’on pouvait faire d’une expérience « en réa », comment ne parler que de ça. Cécile Guilbert s’en sort bien car il est vrai que c’est vraiment un hymne d’amour à Blaise, au-delà des détails sordides, de la réalité de la maladie, des maladresses des proches et des émotions qui l’habitent. Un curieux sentiment d’égocentrisme pèse toutefois à la fin du livre : le prétexte artistique prend le devant parfois au détriment de la réalité de la souffrance de la femme, et on n’y croit pas trop. Sauf à vouloir faire de l’art pour faire de l’art.

Grasset - Août 2012.

Dans le cadre du Grand prix des Lectrices de ELLE 2013.

Marine de Scorbiac - BOOKinade

 
 
 

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