Toute la lumière que nous ne pouvons voir de Anthony DOERR
- Marine de Scorbiac
- 21 févr. 2017
- 2 min de lecture

Cela fait longtemps que je voulais lire ce livre. Sans doute l'appel du bandeau rouge du "Prix Pulitzer", du fait qu'il a été un véritable phénomène d’édition aux États-Unis, salué par l’ensemble de la presse comme le meilleur roman de l’année 2015, autant de garanties en théorie de la qualité de l'ouvrage, mais pas que..
Saint Malo, la 2nde guerre mondiale, une histoire d'amour, de résilience et d'héroïsme... Voilà ce que j'en savais avant de le lire. Je m'attendais à un roman haletant, à l'écriture (ou à la traduction en l'occurence) incroyable, prenant et extra-ordinaire !
Le roman est agréable ; chaque chapitre assez court, alternant le point de vue de chacun des personnages et du coup, on ne voit pas du tout les pages défiler, au contraire. Des bonds dans le temps peuvent sembler un peu déstabilisant au départ, mais au final, servent la construction du récit. Les évènements historiques sont traités sans y paraître avec la même précision que l'histoire des 2 protagonistes principaux, Marie-Laure une jeune aveugle, réfugiée avec son père à Saint-Malo, et Werner, un orphelin, véritable génie des transmissions électromagnétiques, dont les talents sont exploités par la Wehrmacht pour briser la Résistance.. Du Paris de l’Occupation à l’effervescence de la Libération, Anthony Doerr entrecroise dans la cité corsaire pilonnée par les bombes, le destin de ses personnages, ennemis sans le vouloir et démontre que même les heures les plus sombres ne pourront parvenir à détruire la beauté du monde. Quelques passages sont émouvants :
"Sous le bruit des pas, elle distingue un grondement profond, presque un bruit blanc. Elle tire son père par la manche. - Les Allemands ? - L'océan... Elle prend un air dubitatif. - C'est l'océan, Marie. Je te le jure. Il la porte sur son dos. Maintenant, c'est le cri des mouettes. Odeurs de pierres mouillées, de fientes d'oiseau, de sel, même si elle ignorait que le sel avait une odeur. La mer murmure dans une langue qui voyage à travers les pierres, l'air et le ciel. Que disait le capitaine Nemo ? La mer n'appartient pas aux tyrans."

.. et le propos très documenté, tant sur la guerre que sur le théâtre des opérations, Saint Malo, les références littéraires ou les personnages.
Donc, oui. L’histoire est prenante, agréable à lire et rassure sur les ressorts de l'âme humaine, mais je ne suis pas convaincue d'avoir eu LE livre du siècle entre les mains. Toute la lumière que nous ne pouvons voir m'a distraite, m'a agréablement occupée, mais ne pas emportée au point d'oublier tout le reste ! Et c'est ce que pour moi, garantit le bandeau rouge du Prix Pulitzer !
Marine de Scorbiac - BOOKinade
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