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Je ne suis pas un auteur jeunesse de Vincent CUVELLIER

  • Photo du rédacteur: Marine de Scorbiac
    Marine de Scorbiac
  • 26 avr. 2017
  • 2 min de lecture

"Je suis écrivain.. [..] je n'ai pas dit auteur jeunesse. Pourquoi je ne dis pas auteur jeunesse ? Ben, je sais pas, je ne connais pas ce métier, je ne sais pas ce que c'est auteur jeunesse, pour moi ça veut rien dire... écrivain, ça a plus de gueule.[...] J'imagine un musicien qui ferait des disques pour enfants et qui dirait "je suis compositeur jeunesse""

Quel bonheur que ce petit livre blanc avec une tranche bleu. C'est une lettre pour ceux qui veulent découvrir la littérature jeunesse, ceux qui l'aiment et veulent la comprendre.

A la première personne, le texte est lucide (et drôle) sur un monde fantasmé à l'image de ses petits lecteurs. Et il n'y va pas avec le dos de la cuillère Vincent Cuvellier : les rencontres scolaires avec des enfants qui n'ont pas lu ses livres, les dédicaces au bout du fond des campagnes, le tour de France des hôtels souvent pourris, la rémunération chiche, le profil-type de l'écrivain-instit, l'Education Nationale, les illusions, les joies, le quotidien d'un écrivain, disons alors .. pour enfants !

Et puis il y a sa théorie merveilleuse des 2 petits (monstres ?) : le Petit Prince et le Petit Nicolas. La branche du Petit Prince, c'est celle de la littérature, de la poésie, celle où l'enfant est sacralisé, idéalisé, souvent abstrait mais tellement beau. Ces livres nous font réfléchir, rêver, grandir ou guérir.

Et puis, il y a la branche du Petit Nicolas : les livres sur les "vrais" enfants, ceux qui se "cassent la gueule à la récré", ceux qui découvrent la vie en se prenant un peu les pieds dans le tapis, mais qui nous font rire et nous émeuvent car il s'agit de nos enfants et de nous quand on était petits.

Chouette théorie car tellement parlante !

C'est ça la patte de Vincent Cuvellier : des images qui parlent, des gros mots parfois et l'art de prendre l'enfant pour un grand ou en tous cas, pas pour un neuneu. Et dans le cas de ce livre, de ne pas prendre les adultes et les apprentis-écrivains qui voudraient écrire des livres pour enfants, pour des ravis de la crèche ! Pour cela, il raconte son parcours, ses illusions déçues, mais aussi ses joies, ses projets, ses éditeurs. Une photo que l'on imagine volontiers réaliste, d'autant que pour nous raconter ses aventures, il convoque le Général de Gaulle, Claude François ou Lino Ventura ! Oui, oui.. tout ça.

Ces trois grandes gueules qui réagissent à ses propos, le challengent et donnent à ce texte, une tendresse de jeunesse.. Pardon.

Une tendresse d'enfant pour un auteur pour enfants.

Galimard Jeunesse - Mars 2017

 
 
 

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