L'interprétation des peurs de Wulf DORN
- Marine de Scorbiac
- 2 mai 2017
- 2 min de lecture

Qu’elle est convaincante et solide Ellen Roth. Ce psychiatre de renom soigne les tourments de l’âme, les accidentés de la vie et démontre des raisonnements implacables pour arracher ses patients de leur monde de noirceur en leur proposant les clés pour survivre dans un monde normal. Et pourtant, rapidement sa raison est mise à mal. Une patiente qui disparaît, les comptines, le croque-mitaine et le petit chaperon rouge obsèdent cette femme solide. En apparence.
Wulf Dorn maitrise à merveille l’art du thriller psychologique. Tel est pris qui croyait prendre, même si la qualité de la traduction laisse à désirer. La logique n’est plus où on la voit. Il faut relire l’histoire à deux fois pour appréhender la réalité des faits. Mais quelle réalité ? Qui a raison, qui a tort ? Quelle lecture des faits privilégier pour appréhender la souffrance qui n’est plus celle des patients, mais du Docteur Roth elle-même.

Le début du livre est bien agencé, prenant. On perçoit rapidement que quelque chose ne tourne pas rond, mais le personnage d’Ellen Roth rassure, elle est l’héroïne bousculée par les évènements. Sans se douter au début qu’elle ne subit pas les faits, mais les orchestre. Ou plutôt son double, Lara. L’enfant qui a subi l’horreur et qui définitivement disparaît derrière Ellen, pour mieux réapparaitre quand un déclencheur la fait renaitre. Une déflagration en des milliers d’éclats de souffrance et l’apparition d’une réalité toute autre.
Pourtant la fin du livre déçoit : cousue de fil blanc et un peu trop évidente. Mais l’idée est bonne. Et rien que pour cela, ce livre se lit agréablement. Le suspense est au rendez-vous et c’est bien ce qu’on demande à bon polar.
Pocket - Mai 2013.
Dans le cadre du Grand prix des Lectrices de ELLE 2013.
Marine de Scorbiac - BOOKinade
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