[extrait] La Technologie disrupte Schumpeter et se met au service de Maslow

[...] En effet, la modernisation est un vrai défi. L'histoire nous a enseigné que le progrès technique commence par détruire des emplois pour ensuite créer en de nouveaux en lien avec les nouvelles techniques ; c'est le principe de la destruction créatrice  de Schumpeter qui a par exemple été observée lors des révolutions industrielles du XIXe siècle.

Avec l'essor de l'industrie textile (passage de l'artisanat à la mécanisation), du train (avec l'invention de la machine à vapeur) ou de l'électricité, l'activité a en partie migré de l'agriculture (secteur primaire) vers l'industrie (secteur secondaire) ; au XXe siècle, l'industrie commençant à être fortement automatisée, le marché du travail s'est progressivement déplacé vers les services (secteur tertiaire). Mais au XXIe siècle, le secteur des services est en voie d'être lui-même automatisé (intelligence artificielle, robotique, impression 3D...) : au-delà des emplois liés aux nouvelles technologies et au câlinage des clients, quels seront alors ceux de demain ?

Pour s'aventurer à émettre des hypothèses, un élément de réflexion tient dans l'évolution de la demande des consommateurs (des pays développés) théorisée dans la pyramide de Maslow .

Au XIXe siècle, disposant d'alimentation (agriculture / secteur primaire) en quantité suffisante, leurs attentes se sont portées vers l'équipement (industrie / secteur secondaire) ; au XXe siècle, elles ont évolué vers le confort (service / secteur tertiaire). Le seul besoin restant à satisfaire semble donc le bien-être ... serait-ce l'apparition d'un nouveau secteur, le Quaternaire ?

En combinant l'automatisation des services (et donc la diminution des emplois, plusieurs études de professionnels, académiques et institutionnels en attestent) avec cette attente de bien-être, nous pourrions alors assister à l’apparition d’un nouveau modèle sociétal fondé sur la relation humaine, où les besoins physiologiques et de sécurité seraient disponibles à un coût minime (cf. coût marginal 0). Ce sera l'objet du mini roman de science-fiction du dernier chapitre (« Et dans 20 ans ? Le futur a de l’avenir ! »).

Ainsi, viendra probablement un moment où les nouveaux emplois issus de l’innovation de technologie ne compenseront plus ceux qu’elle automatise. Pour préparer et accompagner cette mutation, la classe politique est face au défi de trouver le juste équilibre entre le bien-être social et la liberté d’innover ; les citoyens, quant à eux, doivent dès à présent s’atteler à se former aux activités d’avenir.

Aymard de Scorbiac

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